Comment concevoir un site Internet écologique ?

04 Déc 2019 0 No tags

Dans le premier article consacré à l’écologie numérique, nous avons vu qu’un site Web ne peut pas être réellement écologique. Nous pouvons simplement limiter la consommation d’énergie du site ou de l’application Web, ce qu’on appelle également la sobriété numérique. Cet article a pour but de vous donner quelques pistes pour intégrer l’écologie dès la conception de son site Web. Comment conçoit-on un site Web écologique ?

Qu’est-ce que l’écoconception ?

Par écoconception, on entend penser son produit à travers le prisme écologique, c’est à dire en injectant l’écologie à toutes les phases de développement du produit. L’écologie numérique n’échappe à la règle et la conception écologique vise différents objectifs :

  • Réduire la consommation d’énergie globale de son site ;
  • Diminuer en nombre et en puissance les équipes informatiques nécessaires à l’exécution ;
  • Augmenter la durée de vie des produits ;

Prendre en compte l’écologie au plus tôt dans le projet agit comme un un effet levier démultipliant les résultats.

Utilisez les normes existantes

La norme ISO 14062 vise à intégrer l’environnement dans les méthodes classiques de conception. Elle décrit l’approche et les principes à adopter pour prendre en compte la dimension écologique lors de la conception et le développement d’un projet ou d’un service.

La norme ISO 14062 peut être appliquée à l’informatique, comme à n’importe quel autre produit ou service. Un site Internet découle d’un processus de fabrication et suit un cycle de vie déterminé. A chaque étape, l’écologie peut devenir un pivot de décision, à l’instar du budget, de l’adéquation avec le besoin, de la vision stratégique…

Source : https://www.eco-conception.fr/static/eco-conception-de-service-numerique.html

Prenez en compte l’écologie dès le recueil du besoin

La réduction de la consommation énergétique de la solution découle d’un processus qui intervient bien en amont de la phase de développement projet. La dimension éco-responsable a son importance dès la phase de recueil du besoin.

Ainsi, le fait de concentrer les efforts de conception et de développement sur les besoins principaux et non sur les fonctionnalités superflues permet d’éviter de développer des besoins secondaires voire inutiles. On se concentre sur les développements dont on a réellement besoin et on évite ainsi des développements inutiles, du code inutile, du temps gaspillé. Bref, tout le monde s’y retrouve.

Dans cet objectif, la phase de recueil est nécessairement suivie d’une phase de priorisation et d’arbitrage des besoins. L’idée est de supprimer ce qui ne sert à rien et de reléguer en fin de backlog les besoins les moins valorisés. Pour arriver à ce résultat, les techniques de priorisation de backlog Agile sont intéressantes car elles permettent d’intégrer les bénéfices et préjudices métiers, le risque, la complexité estimée, donc la valeur d’un item. En poussant un peu plus loin la démarche, l’ajout d’un indicateur reflétant l’impact écologique dans la valeur d’un item revêt un fort intérêt.

Cette approche centrée sur les besoins principaux n’est pas sans rappeler l’identification du MVP (Minimum Viable Product ou Produit Minimum Viable) dans le contexte des startups.

Privilégiez les solutions simples et sobres

Une fois les arbitrages métiers rendus, reste à éco-concevoir la solution : c’est à dire traduire fonctionnellement les besoins métiers en prenant en compte la dimension écologique. Ici, on peut utiliser l’approche KISS : Keep It Simple and Stupid. En clair, on simplifie au maximum les solutions qui répondent aux besoins. On arrête de développer des fonctionnalités complexes qui nécessiteront du code complexe et probablement une consommation d’énergie importante. On laisse également de coté les fonctionnalités qui ne répondent pas directement à un besoin ou qui ajoutent des fonctionnalités de confort.

Le métier souhaite un tableau de bord quotidien du CA réalisé ? Peut être qu’un export CSV généré chaque nuit suffit. On économise un écran de consultation (avec les requêtes qui vont avec) et un export XLS (avec le traitement consommateur en prime).
L’approche KISS consiste à couvrir les besoins au plus juste, sobrement et sans superflu.

Concevez avec et pour vos utilisateurs

L’écoconception intègre nécessairement une phase de travail sur l’expérience utilisateur. L’approche UX/UI place l’utilisateur au centre des préoccupations fonctionnelles. L’intérêt est de co-construire la solution, que ce soit sur le plan fonctionnel (UX) ou sur les interfaces (UI) avec à la clef :

  • une meilleure adéquation entre le besoin et la solution
  • la simplification des interfaces
  • par ricochet, une optimisation du nombre de requêtes échangées entre client et serveur, et donc un dimensionnement moindre des équipements informatiques.

L’idée est d’éviter la surqualité du produit. Pour cela, l’approche UX/UI est une méthodologie de travail visant à inclure les utilisateurs finaux dans le processus de conception via un travail sur :

  • les profils utilisateurs types,
  • la structure de la solution,
  • le prototypage de l’application,
  • des tests en conditions réelles.
Source : https://www.esokia.com/fr/blog/ux-ui-quest-ce-que-ca-signifie

Conclusion

Quand on parle d’écoconception, on pense simplicité et sobriété. Les besoins sont recensés, priorisés, arbitrés. L’utilisateur est inclus dans la conception via une démarche UX/UI centré sur lui, ses besoins et ses solutions. La conception qui en découle est simple et couvre les besoins au plus juste, sans superflu.

Par jeux de rebonds, une bonne écoconception engendre des gains sur toute la chaîne aval : sur le volume et la complexité du code à écrire et à maintenir, sur le nombre de requêtes échangées entre le client et le serveur, sur les serveurs hébergeant la solution, sur l’architecture technique mise en oeuvre, … Bref, la sobriété écologique s’immisce à toutes les étapes du projet.

Et vous, avez-vous déjà pris en compte l’écologie dans vos projets informatiques ? Comment y êtes-vous arrivés ?

A suivre